Un intrus dans le conservatoire en construction !

Comme annoncé, la réserve provisoire est en cours de construction. Ce lundi 2 septembre, une série de bénévoles sont venus mettre en place les différents espaces de rangement. Alors que l’espace de stockage prenait doucement forme, un obstacle nous est apparu.  Effectivement, un matin nous avons trouvé une plume d’oiseau brunâtre et mouchetée. Après une rapide recherche, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une chouette effraie.

Mise en place du conservatoire provisoire       

   

Plume de la chouette effraie  

Il est évident que cet oiseau ne pouvait pas rester sur place car il risquerait d’endommager avec ses fientes les installations mises en place. La chouette effraie étant une espèce protégée, nous avons dû trouver un moyen pacifique et respectueux pour faire sortir l’animal du bâtiment. Ainsi, avec l’aide de Natagora et les conseils de la Ligue Royal Belge pour la Protection des Oiseaux, nous avons pu trouver une solution rapide avant d’installer des œuvres dans la réserve.

Le conservatoire se trouvant sous une toiture, la chouette aimait s’y rendre de temps en temps pour être à l’abri des regards mais fort heureusement la chouette ne nichait pas sur place. Un simple filet placé en travers du conservatoire permis de capturer l’oiseau sans le blesser, il fut ensuite relâché à proximité du site.

La chouette effraie attrapée à l’aide d’un filet (cette méthode permet de ne pas blesser l’animal)

Cette anecdote, qui nous fait aujourd’hui sourire, nous a permis de nous rendre compte que certains nuisibles pouvaient avoir accès au future conservatoire. Nous avons donc décidé de prendre des mesures afin que nous n’ayons plus de mauvaises surprises. L’abbaye de Bonne-Espérance se trouvant dans une zone rurale où plusieurs animaux cohabitent, nous ne voulions pas utiliser des répulsifs chimiques ou des émetteurs d’ultrasons qui pourraient nuire à la faune environnante. Après réflexion, nous nous sommes inspiré de l’expérience du filet pour trouver une solution sur le moyen terme, en attendant la création de la réserve finale d’ici 2025. Plusieurs filets ont été disposés sur les parois afin d’empêcher les volatiles d’entrer dans la conservatoire provisoire qui est dorénavant une zone saine.

Nous remercions évidement Natagora dont les bénévoles sont venus à plusieurs reprises sur place et sans qui nous n’aurions pu attraper la chouette effraie. N’hésitez pas à faire appel à cette organisation, ainsi qu’à la Ligue Royal Belge pour la Protection des Oiseaux, si vous trouvez un oiseau blessé ou si un oiseau nuit à la salubrité de votre bâtiment. Pour plus d’informations, veuillez consulter leur site internet :

www.natagora.be

protectiondesoiseaux.be

Un nouveau conservatoire voit le jour…

Depuis 2015, le CHASHa se donne pour mission la conservation du patrimoine religieux dans la province du Hainaut. L’asbl est donc active dans le diocèse de Tournai où se trouve plus de 500 églises. Certaines d’entre elles conservent  des objets de grandes valeurs artistiques et spirituelles.

Il nous importe d’offrir aux fabriques d’église les meilleurs conseils pour entretenir ces pièces sur place. L’asbl tient donc compte du fait que ce sont des objets encore en utilisation, participants à un patrimoine vivant. Dans certains cas, les fabriques d’église ne sont pas en mesure d’assurer le bon entretien de leurs œuvres (qu’il s’agisse de risque de vol ou de mauvaises conditions ambiantes). Dans ce cas précis, le CHASHa propose de garder les objets en dépôt dans les meilleures conditions de conservation possible. Les objets restent évidemment la propriété des fabriques d’église et sont disponibles à tout moment.

Cependant, les lieux de stockage actuels commencent à atteindre leurs  limites, c’est pourquoi le CHASHa entreprend la création d’un grand conservatoire répondant aux critères d’une réserve muséale.

Ce beau projet, actuellement en cours de développement, devrait voir le jour d’ici 2025 à l’abbaye de Bonne-Espérance, près de Binche. Afin de proposer un service optimal aux fabriques d’église, un conservatoire provisoire va être mis en place en septembre 2019.

 

                     Plan du conservatoire provisoire

Ce conservatoire se donne deux objectifs : tout d’abord, il répond au besoin urgent d’une plus grande aire de stockage. Ensuite, ce projet permet d’envisager les problématiques futures du conservatoire final.

La zone de stockage aménagée provisoirement sera adaptée aux différents types d’objets et leurs spécificités, qu’il s’agisse de peintures, de sculptures, d’orfèvreries  ou encore de textiles. Cette réserve permettra au final une meilleure organisation et gestion des œuvres déposées au CHASHa.

Vue de l’aile droite du futur conservatoire.

Exemple de mobilier servant au stockage des textiles.

Matériel de scénographie.

Étagères destinées au stockage de pièces, telles que des sculptures ou des œuvres d’orfèvrerie.

Chantier de conservation préventive pour un chemin de croix!

L’activité du CHASHa concerne également le volet de la conservation préventive et se traduit sur le terrain notamment par des chantiers de sauvegarde. Retour sur un chantier de conservation préventive d’un chemin de croix à Baudour.

La fabrique d’église de Baudour, sous l’impulsion du CHASHa, s’est mobilisée pour profiter d’une remise en peinture de l’église pour mettre sur pied un chantier de conservation préventive pour leur chemin de croix.

Un chemin de croix de la seconde moitié du XIXe siècle, peint sur toile par le peintre tournaisien Auguste Gaudry Vanlul (1781-1863), orne l’église Saint-Géry de Baudour. Cette église, dont le chœur date de la première moitié du XVIe siècle, a pu bénéficier d’une restauration complète. La dernière phase de chantier porte sur la remise en peinture de l’entièreté de l’intérieur de l’église. La fabrique d’église de Baudour, sous l’impulsion du CHASHa, s’est dès lors mobilisée pour profiter de cette occasion pour mettre sur pied un chantier de conservation préventive pour leur chemin de croix.

Les quatorze stations de cet imposant chemin de croix présentaient un état de conservation considéré comme « moyen ». Grâce au chantier de remise en peinture des murs intérieurs de l’église, toutes les stations avaient été décrochées et rangées de manière provisoire dans la nef par l’entreprise chargée de la remise en peinture. Les déplacements réguliers de toutes les stations au fur et à mesure de l’avancée du chantier multiplient les risques d’accidents tels que des perforations, des enfoncements et des déchirures de la toile. Il est dès lors préférable, si la situation le permet, d’entreposer les tableaux décrochés dans un endroit sûr, propre et sec, à l’abri de la poussière, où ils pourront être stockés jusqu’à leur raccrochage. Signalons aussi qu’une sauvegarde du cycle de peintures murales du chœur avait eu lieu la semaine précédente, afin de protéger les peintures du travail de plafonnage et de remise en peinture à proximité.

Après vérification de l’état de conservation de la couche picturale, un gros travail de dépoussiérage du revers pour l’ensemble du chemin de croix a permis d’enlever les diverses couches de poussière et de toiles d’araignée accumulées au cour du temps, mais également parfois des morceaux consolidant pour la maçonnerie. En effet, deux stations avaient été touchées par l’injection d’un consolidant dans les murs extérieurs en pierre, qui a débordé et s’est répandu au revers, sur la toile, le châssis et le cadre. Fort heureusement, ce produit n’a pas laissé de résidus sur la face peinte de ces deux toiles. L’enlèvement de la poussière est une étape primordiale dans toute étape de conservation préventive ou de plan de bonne gestion du patrimoine. En effet, ces couches de poussière accumulées vont favoriser les dégradations de la toile, notamment par les agents biologiques. L’opportunité de pouvoir dépoussiérer l’ensemble du chemin de croix à l’occasion de son décrochage pour la remise en peinture de l’église était à saisir ! Mais pour cette étape, pas question d’aspirer les toiles avec l’aspirateur à tapis… un travail minutieux à l’aide d’un pinceau en poil de porc et de l’embout de l’aspirateur est à prévoir. De longues heures de travail à prévoir mais agréablement réalisées par une fabrique motivée !

Après le dépoussiérage du revers des toiles, un nettoyage superficiel des châssis et des revers des toiles a permis d’enlever encore une crasse superficielle sur le bois. Ensuite, un traitement contre les insectes a été appliqué, certains châssis et cadres présentant des traces d’attaques d’insectes xylophages. Les anciens clous tenant le châssis de la toile emboité dans le cadre ont été remplacés par des tournettes, système rotatif plus moderne permettant l’enlèvement des toiles sans abîmer le bois du cadre. Les clés du châssis (petits coins en bois) ont été vérifiées et « renfoncées » afin de rouvrir le châssis (l’élargir en écartant les points de jonction) et donc d’assurer à la toile une meilleure tension. Les bords de la toile et les clous la maintenant au châssis ont également été vérifiés.

Vient ensuite le travail sur la face picturale, où un dépoussiérage à sec a été effectué par un œil aguerri afin de vérifier les éventuels points de fragilité de la couche picturale, tels que des soulèvements pouvant s’arracher lors du dépoussiérage. La face peinte du cadre a également été dépoussiérée et nettoyée superficiellement. Cette étape a permis de relever toutes les signatures d’Auguste Gaudry Vanlul, qui a signé chaque station de manière personnalisée. Ce recensement met en évidence une date de création s’étalant de 1855 à 1858. Une des stations est notamment signée de la mention suivante : « Augustus Gaudry Vanlul, inventor pinxit, 74 annos », qui signifie que le peintre a réalisé cette station à l’âge de 74 ans sur base d’une création originale de sa main. Une autre station est notamment inspirée d’une gravure romaine du début du XVIIIe siècle d’un tableau du peintre Daniele Da Volterra (1509 Volterra – 1566 Roma).

Quel bilan pur ces toiles ? Plutôt positif ! Le système d’accroche et l’état des toiles, des châssis et des cadres sont effectivement correct. Cependant, le dépoussiérage était absolument nécessaire et permettra de raccrocher l’ensemble du chemin de croix dans un état plus approprié pour en rallonger la durée de vie. Certaines stations mériteraient un traitement plus en profondeur, tels que des bords de tension pour celles où la toile a été agrafée par la face directement sur le châssis. D’autres auraient besoin d’une consolidation partielle des endroits fortement attaqués par les insectes, bien que cela ne mette pas actuellement la bonne tension de l’ensemble en péril.

Et le coût pour la fabrique ? La fabrique s’étant mobilisée en force toute la journée pour porter main forte au CHASHa, seule une journée de travail sur le terrain sera facturée. Une belle initiative permettant d’effectuer au besoin un chantier de conservation préventive et d’apprendre à mieux comprendre la dégradation de la matière et le patrimoine dont on a la garde.

Au cœur de l’exposition du CHASHa!

Le CHASHa dans une ancienne sacristie? Comment était le bâtiment avant restauration?  De l’orfèvrerie religieuse? Mais qu’y-a-t-il à voir?

Un poinçon? Qu’est-ce que c’est?

Les corporations, notamment celle des orfèvres, étaient soumises à des contrôles réguliers et de multiples prescriptions afin d’empêcher les fraudes depuis la fin du XIIIe siècle (Stilmant, 1985, p. 21). Parmi celles-ci, on mit en place un système qui permettait un contrôle de chaque pièce d’orfèvrerie. Ces marques sont comparables à des sceaux, fonctionnant comme garantie pour le client, l’orfèvre et la ville (Colman, 1978, p.266). La garantie de l’aloi fut d’abord assurée par un marqueur envoyé par l’autorité souveraine avant d’être confiée aux corporations, ce qui donna naissance aux poinçons de ville (Baudouin,1988, p.12). On appelle garantie de l’aloi le titre de l’argent, c’est-à-dire la teneur en argent dans une quantité de métal précise. Il n’était pas rare que certains transgressent cette loi, preuve en est les nombreuses pièces non poinçonnées qui passaient le contrôle grâce aux « relations » ou aux rangs de certains commanditaires (Baudouin, 1999, p. 9).

Line ESCHENHORN, Extrait du guide de visite de l’exposition 2019 du CHASHa, Alexandre Fonson, un orfèvre au XVIIIe siècle.

 

Envie d’en savoir plus?

Rendez-vous tous les dimanches après-midi de 14h30 à 18h jusqu’au 13 octobre.

Prix d’entrée: 2.50€ adulte, gratuit moins de 12 ans.

Adresse: CHASHa, Abbaye de Bonne-Espérance, Rue Gérégoire Jurion 22, 7120 Vellereille-les-Brayeux.

(Possibilités de visite guidée pour les groupes de min. 10 personnes jusqu’au 30 novembre 2019, 5€)

Les réservations pour les visites guidées sont ouvertes au CHASHa!

Envie de découvrir l’exposition Alexandre Fonson, un orfèvre montois au XVIIIe siècle avec un groupe en visite guidée?

Le CHASHa accueille les groupes de 10 à 30 personnes sur réservation pour des visites guidées de l’exposition, dès ce 29 avril 2019!

Infos pratiques:

Groupes: de 10 à 30 personnes

Prix: 5€ par personne

Horaire: du lundi au samedi, du 29 avril au 30 novembre 2019

Infos et réservations: 0470/102.468, info@chasha.be

Les visiteurs individuels sont les bienvenus tous les dimanches de 14h30 à 18h du 2 juin au 13 octobre.

Restauration et plaine de jeu sur le site.

 

 

 

 

 

La mise en place de l’exposition 2019 du CHASHa en images!

La prochaine exposition du CHASHa sur Alexandre Fonson est prête à vous accueillir! Rendez-vous dès le 2 juin pour l’ouverture hebdomadaire du dimanche après-midi, ou dès le 29 avril pour les groupes sur réservation.

Pour un avant-goût, voici le montage de l’exposition en images:

 

Nouvelle exposition au CHASHa en préparation!

La prochaine exposition du CHASHa est en préparation! Une plongée dans l’univers de l’orfèvrerie religieuse, produite par Alexandre Fonson, orfèvre montois du XVIIIe siècle.

Plus de quarante pièces seront réunies pour la première fois dans une exposition.

Pour découvrir cette exposition en images, voici la bande-annonce:

 

Au plaisir de vous accueillir dans l’espace muséal, pour les groupes dès le 29 avril et les individuels le dimanche après-midi dès le mois de juin.

Visiter l’Abbaye de Bonne-Espérance et le CHASHa cet hiver, c’est parti pour la deuxième édition !

Pour la deuxième année consécutive, la Maison de la Mémoire de Bonne-Espérance et le CHASHa ont préparé pour le public des visites atypiques de l’abbaye et du CHASHa. Ces « ouvertures d’hiver » ponctuelles sont l’occasion, le temps d’une visite guidée de plus de deux heures, de découvrir ou redécouvrir ce patrimoine exceptionnel, sorti le temps d’une visite de son sommeil hivernal.

Forts de l’édition précédente qui a réuni plus d’une centaine de personnes pour les trois rendez-vous qui étaient proposés l’hiver dernier, les deux asbl partenaires ont remis le couvert pour préparer une visite axée sur la sauvegarde et la valorisation du patrimoine. La visite commencera par le site de l’abbaye, sous l’angle de la préservation et des restaurations dernièrement effectuées sur le site. Le regard des visiteurs sera attiré sur les dessous de la gestion patrimoniale d’un site exceptionnel par son histoire, son architecture et sa vie actuelle. L’occasion notamment d’appréhender les récents travaux d’envergure réalisés pour les toitures de l’abbaye.

Copyright: Bernard Detry

La deuxième partie de la visite se fera au Centre d’Histoire et d’Art Sacré en Hainaut (CHASHa asbl), implanté depuis maintenant 2016 dans l’ancienne sacristie, également classée, de l’abbaye. Pour ces visites d’hiver, le CHASHa ouvre ses armoires et présente les objets du patrimoine des églises du diocèse mis en dépôt au conservatoire du CHASHa au cours de cette année 2018. L’accent sera donc mis sur le travail sur le terrain du CHASHa, dans sa mission quotidienne de sauvegarde du patrimoine religieux hennuyer. Des tableaux récemment restaurés seront sortis de l’atelier de restauration de tableaux du CHASHa pour l’occasion.

 

 

 

 

Infos pratiques :

Dates : Dimanches 20 janvier, 17 février et 17 mars 2019.

Rendez-vous à 14h30 précises devant les grilles du porche d’entrée de l’abbaye, sur le parking du Tournebride. Les retardataires ne pourront pas accéder au site après 14h30. Pas de réservation, ni de nombre limite de participants.

Durée : 2h.

Prix : 5€ par personne.

Possibilité de se restaurer sur place au Tournebride.

Contact en semaine : 0470/102.468

Faut-il sauver nos églises? Un reportage « Quartiers d’histoire »

La télévision locale de Mons-Borinage a réalisé un très beau reportage sur la sauvegarde du patrimoine des églises et le travail sur le terrain du CHASHa.

Une question d’actualité sur la gestion du patrimoine que le CHASHa mène au quotidien.

Pour voir le reportage, cliquez ici.